Le numéro 81: Tony, notre MINS national ! |
La sonnerie
du cadran a fait plutôt mal à 5h30! « No pain no gain » comme disait
l’autre, et Charles s’est levé pour préparer la glacière et charger l’auto de
Tony qui n’a même pas daigné se lever avant 6h15… Pas fiable! Colin l’a même battu
au saut du lit!!! On essaie de se faire un petit déjeuner normal, mais c’est
bien difficile en vertu de l’heure qu’il est et du petit stress prédépart qui
nous envahit tous. Le ciel est rempli de gros nuages gris qui sapent un peu
notre enthousiasme : c’est bien les Le numéro 82îles désertes, mais qu’est-ce qu’on y
fait quand il pleut?
À 7h le
téléphone sonne et MINS nous annonce que le vent est fort sur la mer et que son
pilote (lui ne navigue pas) ne s’est pas encore pointé le bout du nez. On
commence à déchanter et même si on en profite pour passer l’aspirateur dans la
piscine, il nous est difficile de cacher nos appréhensions qui grandissent presqu’autant
que les nuages gris au-dessus de nos têtes. Puis, à 8h Tony nous rappelle pour
nous dire de descendre, que tout est rentré dans l’ordre. En quittant la
maison, on constate qu’il pleut et que cette aventure ne commence vraiment pas
comme nous l’avions imaginée.
Une fois rendu
sur la plage, le soleil arrive en même temps que l’équipage. Nos craintes se
dissipent et on rigole en laissant
passer un troupeau de vaches entre nous et le bateau! C’est quoi l’indice de
crème solaire recommandé pour les bovidés? Si on les enduit de Tropicana-coco,
est-ce qu’elles peuvent produire du lait de coco? On abandonne ces grandes
questions pour prendre place dans le bateau et se diriger vers le Palma Real où
Tony doit récupérer quatre clients qu’il amène en plongée sous-marine
aujourd’hui.
Les vagues
sont fortes et les embruns nous trempent en moins de deux minutes mais comme le
soleil luit toujours, on garde le sourire et on apprécie le beau tour de
bateau. Rapidement, la mer passe du brun, près de la côte, au vert, plus au
large, à notre grand étonnement. Puis, plus on se rapproche des premières îles
de l’archipel de Cayos Cochinos, plus l’eau devient bleu, puis bleu clair pour
finalement être d’un turquoise resplendissant! Les îles sont nombreuses et la
plupart sont toutes petites avec des toits de chaume ou uniquement des
palmiers. Un paysage idyllique s’offre à nous et il est même un peu difficile
de croire qu’on va passer 24 heures ici. On fait un premier arrêt pour remplir
un document pour nous identifier en tant que résidents temporaires : la
bureaucratie est vraiment installée partout, même dans les endroits protégés!
Puis,
quelques minutes plus tard, le bateau nous laisse sur une ravissante petite île,
Cachaguate 2, sur laquelle nous rencontrons Cartagena et Alejandra. Lui est un
sexagénaire svelte et véloce malgré des extrémités qui ont visiblement enduré
des maux qui ont laissé des traces troublantes. Elle est une bonne maman accueillante
avec un œil brillant devant nos quatre têtes blondes qui sont jugées, une fois
de plus et sans appel, « muy bonito y que lindo! ». Nous qui pensions
aboutir dans un petit village, on se rend compte qu’on a loué l’île au complet!
Nous serons donc notre famille et nos hôtes : Wow! On espère presque trouver
une pancarte « à vendre »!
L’île, minuscule, est parsemée de petits bâtiments en
bois : 2 cabines, une cabane abandonnée et une toilette ceinturent une
grande maison. Au grand dam de Tony, nous choisissons la cabine la plus
éloignée de la maison, qui est aussi la plus éloignée. Il reconnaît quand même être
un peu trop craintif et ne comprend pas que des volets rustiques qui ouvrent
sur une mer turquoise amènent une touche de magie que nos esprits de citadins
ne sauraient laisser passer.
Notre Cabine ! |
Puisqu’on a
peu de choses et qu’on est ici pour une nuit seulement, on ne prend même pas la
peine de s’installer et on sort masques, palmes et tubas pour se lancer dans
cette somptueuse mer turquoise. Après une séance de plongée en apnée, on décide
de traverser un petit bras de mer à pied et d’aller visiter l’île d’à côté.
L’exercice tient de l’inimaginable : faire une marche, à pied, avec de
l’eau turquoise jusqu’à la taille pour aller découvrir une île demeure un
concept plutôt difficile à cerner pour quiconque est né dans un nouveau
développement de Chambly…
On y rencontre Cartagena qui est venu s’acheter un
Coke à la pulperia en faisant le trajet en barque! On croise aussi les
occupants de l’île, des garifunas purs et durs qui décorent leur maison avec
des coquilles de conques vides. On fait le tour de l’île, littéralement, et on
repart 8 minutes plus tard… C’est quand même deux fois plus grand que notre île!
De retour
dans notre îlot, Alejandra nous a préparé un repas typique : des baleadas.
Il s’agit de tortillas de maïs pliés en deux et les nôtres étaient garnies avec de la pâte de fève rouge et des œufs brouillés.
Il s’agit de tortillas de maïs pliés en deux et les nôtres étaient garnies avec de la pâte de fève rouge et des œufs brouillés.
On s’installe à la table au
milieu du quai, le toit de chaume nous fait une ombre sublime, et, de là, on
admire, bouche bée, la carte postale qui défile sous nos yeux. L’endroit nous
offre une vue imprenable et magnifique sur la mer, l’île, la maison et les
poissons qui vivent sous le quai… Les adjectifs sont trop peu expressifs pour
faire justice au moment!
On se
refait une séance d’apnée et les enfants profitent de la plage et de son gros
sable granuleux, blanc à rendre jaloux. On s’attarde longuement et ça nous
permet de réellement passer en mode insulaire et d’apprécier la beauté époustouflante
qui nous entoure. Après avoir regardé le soleil plonger dans la mer, on se
retrouve sur le quai pour apprécier la fin du jour et l’arrivée de la nuit étoilée.
Quel endroit paradisiaque pour une petite séance de yoga familiale! Ce fut un
autre moment magique que vous devrez imaginer parce que si le côté splendide de
la chose peut être relaté, le sentiment d’être coupé de tout en est malheureusement
un qui est intérieur et donc beaucoup plus difficile à décrire avec justesse.
Nous avons
souper d’un classique centre-américain, un rice and beans avec du poulet
tellement bien apprêté que même la viande blanche nous a plu... Le quai fut
encore une fois l’hôte de notre ripaille et, même dans le noir, le décor était
des plus impressionnants. Personne ne s’est fait prier pour utiliser son lit,
tous ont sombré dans la brise chaude bercés pas le bruit des vagues. Même les
parents, après avoir compté les étoiles et déclaré qu’il y en avaient assez
pour illuminer toute les journées de l’année, se sont fait emporter par la
« Morphé des Antilles ».
Après une nuit fabuleuse au milieu de nulle part, le soleil levant nous invitait fortement à suivre son acsencion, pendant que le vent chaud qui entrait par les volets entrouverts caressait la fin de nos rêves. Ce dernier a nettement gagné la bataille; comment ne pas succomber à cette divine trêve!
Après une nuit fabuleuse au milieu de nulle part, le soleil levant nous invitait fortement à suivre son acsencion, pendant que le vent chaud qui entrait par les volets entrouverts caressait la fin de nos rêves. Ce dernier a nettement gagné la bataille; comment ne pas succomber à cette divine trêve!
En ouvrant les volets ce matin...pas facile ! |
Marine et Alejandra |
Dans
l’ordre des choses venait le déversement de crème solaire pour affronter
l’omniprésence et l’intensité de Galarneau. Cette étape franchie, nous avons pu
retourner voir nos amis les poissons et leurs voisins, les oursins. Une fois rafraîchit
par la mer et avant de brûler sous le soleil, il était temps de passer au volet
communautaire de notre aventure. Nous avions apporté des pots de bulles pour
les enfants de l’île, mais comme il n’y a aucun enfant sur notre île, fraudra
aller en trouver ailleurs!
On est donc retourné dans l’île d’à côté pour offrir nos bulles aux enfants garifunas. Jules et Marie-Claude ont fait le trajet en apnée pendant que Charles, sherpa de Romane, faisait la traversé en marchant dans l’eau turquoise avec Marine et Colin. À notre grand désarroi, l’île était presque déserte. Hier, on sentait qu’il y avait de la vie, des enfants qui jouaient, des gens qui s’affairaient, mais là, on a dû chercher des enfants pour leur offrir nos cadeaux. Heureusement, une grosse barque est arrivée avec, à son bord, une douzaine de femmes de la communauté et une pléthore de gamin frisé. On a fini par être capable de faire des heureux et on est retourné chez nous.
Pour notre dernier repas dans l’île, Alejandra nous a fait la total : crevettes rôties à l’ail, riz aux carottes, fèves rouges, banana verde et yuka. On tentait d’engloutir les portions gargantuesques que la cuisinière nous avait servies quand le bruit du moteur du bateau de Tony nous a ramenés à la réalité; notre rêve tirait à sa fin. On a rapaillé nos trois sacs, remercié nos hôtes et avons quitté rapidement parce que les adieux qui chuintent sont plus difficiles que les au revoir rapides.
On est donc retourné dans l’île d’à côté pour offrir nos bulles aux enfants garifunas. Jules et Marie-Claude ont fait le trajet en apnée pendant que Charles, sherpa de Romane, faisait la traversé en marchant dans l’eau turquoise avec Marine et Colin. À notre grand désarroi, l’île était presque déserte. Hier, on sentait qu’il y avait de la vie, des enfants qui jouaient, des gens qui s’affairaient, mais là, on a dû chercher des enfants pour leur offrir nos cadeaux. Heureusement, une grosse barque est arrivée avec, à son bord, une douzaine de femmes de la communauté et une pléthore de gamin frisé. On a fini par être capable de faire des heureux et on est retourné chez nous.
Pour notre dernier repas dans l’île, Alejandra nous a fait la total : crevettes rôties à l’ail, riz aux carottes, fèves rouges, banana verde et yuka. On tentait d’engloutir les portions gargantuesques que la cuisinière nous avait servies quand le bruit du moteur du bateau de Tony nous a ramenés à la réalité; notre rêve tirait à sa fin. On a rapaillé nos trois sacs, remercié nos hôtes et avons quitté rapidement parce que les adieux qui chuintent sont plus difficiles que les au revoir rapides.
On ne sait
pas pourquoi, mais Tony a fait un arrêt dans l’île d’à côté.
Contrairement à ce
matin où tout était désert, on y a trouvé un monde fou et une ambiance de méga fête
caribéenne. L’île accueillait des hordes de touristes. Le rouge incandescent de
leur coup de soleil et leur bracelet tout aussi phosphorescent nous indique
qu’ils venaient des hôtels tout inclus avoisinants, sur la côte.
Pour l’occasion, les locaux vendaient des souvenirs, de la nourriture et avaient même sortis les tam-tams pour faire danser tout un chacun.
On en a profité pour prendre une petite bière histoire de digérer tout ce qu’on venait de manger et pour contempler, à distance, NOTRE île.
Cartagena qui fait danser les enfants ! |
Pour l’occasion, les locaux vendaient des souvenirs, de la nourriture et avaient même sortis les tam-tams pour faire danser tout un chacun.
On en a profité pour prendre une petite bière histoire de digérer tout ce qu’on venait de manger et pour contempler, à distance, NOTRE île.
Le retour
en bateau s’est fait en sieste pour certains, en blagues pour d’autres, mais
les changements de couleur de l’eau était moins émerveillant qu’en sens
inverse. Même si on a retrouvé la mer brune qu’on connaît, on a quand même pris
une petite heure sur la plage pour atterrir et regarder, de loin, l’archipel
qui envahit maintenant nos cœurs et nos pensées.
Cayos fut
une expérience hors du commun que le récit factuel ne peut malheureusement
rendre avec justesse. Quelque part entre Gilligan et Robinson Crusoé, nous nous
sommes retrouvés isolés dans un espace d’une beauté à la fois émouvante et inouïe
où la simplicité est propre à l’introspection et à l’appréciation de notre
propre richesse et de celle qui nous entoure. Ces 24 heures ont été un moment
fort qui restera gravé en nous et qui, au moment d’écrire ces lignes, une
semaine plus tard, habite encore nos pensées…
WOW! Du pur bonheur! Quelle chance vous avez! Beaux souvenirs et photos extraordinaires. Gardez ça en réserve pour les jours sombres, ça vous remontera surement le moral!
RépondreSupprimerBisous à toute la smala!
Wow!!!! J'ai revue Cayos Cochina à travers votre récit!!!! On dirait déjà des lunes que j'y étais. Quelle belle expérience d'y avoir vécu pour 24h, et en plus, sous le soleil!!!! Ici, on se prépare pour la semaine de relâche dans un chalet, au menu: patin, raquette, glissade!!!! Et dans quelques heures, nous aurons une des rares tempête( ?!) de neige de l'année.....ouf, au moins 5...peut-être 10 cm de neige! Je peux vous envoyer des photos si vous avez oublié!!!! Au plaisir de vous relire encore! Katia
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