Jour 10 (samedi le 28 janvier)
Matin splendide! Malgré le soleil rutilant, les parents traînent au lit et tentent de récupérer ainsi un peu de sommeil et se donner l’élan nécessaire à la poursuite efficace des activités familiales de la fin de semaine. Après le déjeuner, on décide, sur un coup de tête, de partir explorer La Ceiba en famille. On arrête notre choix sur l’autobus pour nous y mener et on verra bien pour le retour. Pendant les préparatifs de départ, les enfants se baignent et ils reçoivent la visite de Gabriel, le petit voisin de trois ans, et de sa nannie, Miriam. Les éclats de rire sont interrompus promptement par notre départ pour aller attraper l’autobus à Sambo Creek.
En sortant de Mango Tree, on croise deux gars avec un escabeau dans le coffre d’une voiture qui viennent travailler chez Gabriel et Shannon, les parents du petit Gabriel. On échange les salutations d’usage et on poursuit notre chemin. Moins de cinq minutes plus tard, à mi-chemin entre chez-nous et l’arrêt d’autobus, une voiture arrête pour nous offrir un lift. Après un refus rapide, Ivan se présente et nous explique que c’est lui qu’on vient de croiser en sortant de Mango Tree. Il était venu déposer le gars qui l’accompagnait et retourne à La Ceiba. Il nous offre de nous y conduire, gracieusement. D’humeur aventurière, on accepte et on s’entasse dans sa Hyundai Accent. Ivan est très gentil mais seulement hispanophone.On fait tous de notre mieux pour entretenir une conversation vacillante mais empreinte d’une réciproque volonté de communiquer. Quinze minutes plus tard, il nous dépose, par hasard, devant Biciclos, un magasin dans lequel on retrouve un peu de tout, mais surtout des vélos usagés. Charles y était venu avec Tony et y avait repéré quatre vélos qui pourraient faire l’affaire pour nos enfants en manque de dépenses énergétiques. On fait un grand tour à l’intérieur et on finalise l’achat des vélos avec un commis qui a vraiment l’air de se foutre de nos gueules de gringos. On convient avec lui de repasser en fin de journée pour prendre possession des vélos.
On entame une grande marche dans les rues de la petite capitale de la province d’Atlantida. On emprunte l’avenue du 14 juillet qui est un large boulevard sur lequel débouchent de plus petites rues. On trouve de tout et de rien et on joue aux touristes en exploration. On en profite pour faire un saut dans un guichet automatique pour alimenter nos commissions qui sont aussi diverses que nombreuses. Comme il est l’heure du dîner, on se cherche un endroit authentique où mettre nos estomacs à l’épreuve. On aboutit dans un tout petit restaurant matriarcal, fallit savoir que c’était un restaurant, dans lequel s’activent trois générations dont la dernière nous attendrit au premier regard. L’ainée qui doit avoir 9 ans prends les commandes pendant que la cadette s’occupe de la benjamine de 2 ans qui elle, est tellement mignonne qu’on doit se retenir de la prendre en photo.
Comme le menu affiché au comptoir comporte une dizaine de choix et qu’on ignore comment ces mets sont apprêtés ici, on en commande six et espérant être un peu chanceux. Une télévision crache une version espagnole du roi lion qui entraîne nos enfants dans une catharsis totale pendant que la mère et la grand-mère s’activent en cuisine et que les trois filles s’amusent en regardant nos enfants. Puis, les assiettes défilent et on découvre ces plats apprétés localement : baleadas, enchiladas, pasteles, tortillas con quesillo et tajaditas con carne molida. Une fois terminé, on a recommandé deux assiettes pour assouvir les deniers trous de nos estomacs. Coût total de huit assiettes et deux jus de fruits : 140 lempiras (7$)!
On reprend le trottoir (quand il y en a un!) pour aboutir un peu plus loin dans une enfilade de rues bondées de kiosques et de stands. Vêtements, fruits, cossins divers, étalages de toc, vendeurs itinérants et boutiques dans un joli fouillis digne de tous les marchés publics du monde. On marche de rue en rue, en errant tranquillement et en appréciant toutes les sollicitations de nos sens. Plus de la moitié des voitures sont des taxis et presque chacun d’eux klaxonne en nous voyant pour nous offrir de retenir leur service. Ça donne un concert incessant auquel s’ajoutent les klaxons de plaintes et d’impatience : toute une expérience! Puis, arrive une averse tropicale aussi brève qu’intense qui nous pousse à nous réfugier à l’intérieur du marché couvert où s’enfilent des comptoirs de légumes, des vendeurs de chaussures et des échoppes de viande avec quartiers suspendus, où les mouches valsent au rythme des odeurs qui nous inondent.
On en profite pour acheter différentes choses qui nous manquent, principalement des jeux, des crayons et des cahiers, ce qui est assez simple puisqu’ici c’est la rentrée dans quelques jours.
Sans vraiment s’en rendre compte, on revient sur nos pas pour acheter ce qui manque profondément à notre pura vida; un hamac pour le balcon de l’étage. La négociation du prix fut simple, mais le choix des couleurs s’est avéré un véritable dilemme. Dès qu’un semblait s’imposer, un nouveau apparaissait pour ébranler notre choix et remettre tout en cause… Après un bon quart d’heure de tergiversations, nous repartons avec notre petit bonheur et une grande hâte de s’y jeter. La fatigue de ces deux heures et demie de marche dans cet environnement sollicitant, nous incite à trouver un taxi pour nous ramener au bercail. Le hic, c’est que nous avons besoin d’un véhicule assez grand pour nous y entasser et ramener quatre vélos… Or, les taxis conduisent tous des voitures compactes ou sous-compactent. Mais comme on est chanceux, on trouve Naoum et sa fourgonnette Citroen qui semble pouvoir accommoder nos besoins de l’instant. Après s’être entendu sur le prix (400 lempiras, 20 $) on retourne chez Biciclos pour récupérer nos vélos. On y retrouve notre commis au sourire Éric Salvaillesque qui s’étonne presque de nous voir retontir.
On boucle les dernières formalités et on entasse le tout dans le coffre de la voiture avant de prendre la route vers la maison dans un silence qui met en évidence notre combat contre la fatigue. On y parvient à la tombée du jour, passé 17 h 30. Le temps de sauter dans la piscine, de manger rapidement et d’abandonner nos enfants dans leurs lits qui les aspirent instanténnement. Pas facile l’après-midi au marché!
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