On en était encore au café en train de rêver à notre promenade d’hier soir en camion dans la nuit illuminée de lucioles quand Dante’ est débarqué avec son gros Land Cruiser bien bruyant. Charles s’y est engouffré pour rencontrer une américaine et sa fille qui loge dans une chambre chez Dante’. Ces dames ayant besoin d’aller à l’aéroport pour y régler une formalité avant leur départ de demain, Dante’ les y conduit. L’aéroport est situé complètement de l’autre côté de La Ceiba et la circulation pour s’y rendre est assez dense en ce matin tout ensoleillé. Une fois rendu là, comme le bâtiment de l’aéroport est à peine plus grand qu’une petite épicerie, on rencontre Katia qui y prend l’avion pour rentrer à Montréal. Re-bisous, re-merci et re-bon voyage. Tout autour du bâtiment, des avions délabrés gisent en prenant racine, couverts de végétation. Voici un spectacle qui n’est vraiment pas de nature à rassurer les inquiets…
En retournant vers la ville pour faire quelques commissions, on pique en travers pour court-circuiter le trafic et il nous est ainsi permis de constater que La Ceiba, sans être une très grande ville, est quand même assez étalée. On arrête dans un « gringo store » dans lequel on trouve une pléthore de produits américains. Ketchup Heinz et Rice Krispee’s côtoient les salamis yankees et autres nécessités dont nos voisins du sud, même en exil, ne peuvent se passer. Chacun ses travers : nous c’est le sel de Guérande et la moutarde de Dijon! Puisqu’il le faut bien, CO en profite pour rameuter une énorme boîte double de Cherrios au miel et au noix ainsi qu’un grille-pain tout neuf puisque celui de la maison a rendu l’âme hier.
En début d’après-midi, on opte plage. Le temps de préparer les sacs et de se crémer, on se retrouve à l’avant de la maison sous une pluie diluvienne un peu froide. On attend donc quelques minutes, mais comme la pluie ne semble pas diminuer d’intensité, on décide de jouer aux braves et de partir. Dix-huit secondes plus tard, tout s’arrête et le ciel se fend d’un beau soleil! Il ne nous suffisait que de partir… Malheureusement, quelques minutes plus tard, pendant notre marche pour le bord de la mer, le ciel se couvre à nouveau et un vent presque froid se lève. On se rend quand même à destination et on joue joyeusement dans les vagues qui sont bien senties et soutenues. On essuie même les quolibets de Dante’ et Kristin pour qui seuls des Canadiens peuvent se baigner dans une telle météo!
En remontant vers la maison, on arrête au Diving Pelican pour voir si Andrea, la fille de 19 ans de la propriétaire, ne serait pas disposée à venir garder nos quatre têtes blondes pour libérer Marie-Claude pour le Super Bowl. Tout le monde étant d’accord pour tenter l’expérience et personne ne se formalisant de la barrière de la langue (dualité canadienne oblige), on prend rendez-vous pour dimanche soir. Ce sera donc un Super Bowl parental!
En arrivant chez nous, on trouve Doug penché sur notre piscine et pensif. On espère qu’il n’y est pas depuis notre départ... Comme il a géré 160 bains-tourbillon dans un resort de ski à Nelson, BC, on se dit que ses conseils doivent bien valoir les minutes qu’il prend pour nous les prodiguer. On délaisse vite la piscine pour continuer la jasette de ce midi, mais cette fois autour d’une bière. Doug est gentil et a beaucoup de choses à raconter. Lui et sa femme Susan sont à Mango Tree depuis cinq ans, mais ils ont passé quatre ans sur l’île de Roatan avant d’arriver ici. Leur maison est à vendre depuis trois ans et on sent qu’il a des fourmis dans les jambes… Ce n’est peut-être pas une si bonne idée que ça d’avoir pris sa retraite à 40 ans…
La discussion s’étire et traîne comme les fermiers en ont le secret; les mots manquent, on regarde par terre, on laisse tomber un « mmmmh » bien senti et ça repart! Si le gigantesque rôti de porc qui cuisait au four depuis avant notre départ n’avait pas senti aussi bon en nous rappelant qu’il faudrait s’attaquer à lui, Doug serait encore en train de nous jaser ça…
Lors de sa visite au marché, Charles voulait un jambon, mais ça n’a pas l’air d’exister vraiment ici. Résultat : la même pièce de viande coupée à même la carcasse (mais non saumurée) qui, une fois cuite, a l’air tout droit sorti d’un banquet d’Astérix. On s’est régalé et on en aura pour encore bien des lunchs… On aurait dû garder Doug à manger, mais on a quand même apprécié le silence de notre repas familial.
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