samedi 25 février 2012

Pico Bonito (Parque National)

Jour 31 (samedi 18 février)

Notre journée de grande excursion a commencé par un peu de préparation ou de réparation, selon nos aptitudes… Hier, en rentrant de la Ceiba en auto, on a roulé dans un des immenses cratères qui parsèment les routes asphaltées. Résultat net : jante du pneu avant gauche déformée qui a entraîné une crevaison. Dans le confort de notre entrée bétonnée, Charles a procédé à la pose du pneu de secours, pleine grandeur s.v.p., pendant que Marie-Claude concoctait une salade de pâtes en prévision des estomacs affamés en milieu de randonnée. Une fois ces formalités réglées, on a pu s’entasser dans notre tape-cul format miniature et avons filés vers le Parque National Pico Bonito.
La jeune dame à l’accueil nous a demandé trois fois si nous comprenions bien que nous nous apprêtions à entreprendre une randonnée de trois heures dans la jungle sur des sentiers escarpés. Elle nous a mentionné, au passage, qu’il y avait une exposition de papillons et d’insectes  au 2e étage, peut-être dans l’espoir de nous sustenter! Quand on lui a eu démontré qu’on était assez inconscients pour comprendre ET décider de s’aventurer quand même dans le sentier, elle nous a réclamé 440 lempiras (22$, versus les 156$ que demandaient les organisateurs de tours) et nous a ouvert une barrière menant sur un immense pont suspendu fait de fils de fer et de plaques de métal. Pensez à Indiana Jones qui enjambe le Rio Cangrejal!

La vue du pont est splendide, à couper le souffle! Des roches immenses jonchent le lit de la rivière et l’eau, d’un vert clair et limpide cascade en bouillons de différentes grosseurs. Le soleil et les oiseaux viennent ajouter à la photo parfaite…
Une fois de l’autre côté, deux sentiers s’offrent à nous pour accéder à une dernière portion qui, elle, aboutit à une chute à flanc de montagne. Conformément aux indications de la garde parc, on prend le sentier La Roca, à gauche, pour revenir par celui de droite, El Mapache. Le sentier est étroit et sinueux. Roches, racines et autres réalité de la jungle constituent autant des entraves que des sujets de découvertes et d’émerveillement à chacun de nos pas.
 La température est chaude et humide, mais l’ombre du haut couvert forestier nous garde dans une ombre agréable. La cadence est imposée par les enfants qui s’échangent la tête de notre file indienne et on garde, lorsqu’on peut, la tête haute pour essayer d’apercevoir des animaux. Cela nous permet plutôt d’admirer la magnifique végétation qui nous entoure. Aux différentes essences d’arbres se juxtaposent une ou deux couches de plantes grimpantes qui agissent comme décoration de ces arbres géants. Nous sommes surtout impressionnés par les racines d’une espèce d’arbre qui jaillissent du sol, à la verticale, et viennent formée d’immenses remparts. L’omniprésence des lianes fascine nos yeux autant que nos esprits. On a tous un petit Moogli en nous!

Deux heures, parsemées de quelques pauses et de plusieurs changements de premier de cordée, nous amènent à la croisée du sentier que nous n’avons pas emprunté. Tout regaillardis, nous nous engageons dans la dernière portion qui nous mènera à la chute. Elle est nettement plus difficile et escarpée que celle que nous venons de quitter et la fatigue ainsi que la faim commencent à nous gagner. Du haut de ses trois ans et demi,  Romane a totalement assuré pendant la première partie, mais les grosses roches qui forment des marches d’escalier géantes requièrent des pas et des sauts que ses petites jambes dodues ne lui permettent plus de faire. Charles joue donc le rôle de Sherpa pour la Biloutte!

De l’autre côté d’un virage, tout en haut d’une montée, on aperçoit enfin la «cascada » tant convoitée. Le bruit de l’eau qui tombe est fort et les roches du sentier sont humidifiées par la bruine rafraîchissante qui émane de la chute. Une dernière descente en deux portions très abruptes ( le mot est faible…) nous amène à destination. Un groupe de cinq personnes qui apprécient le spectacle, nous mettent en garde contre les roches très glissantes dues au lichen imbibé d’eau. En tentant de s’installer pour dîner, Marie-Claude pousse un cri dont l’authenticité fait d’abord craindre le pire, mais qui, après examen, ne révèle que son enthousiasme pour un papillon morpho bleu qui passe par là. Wow! C’est presque irréel!

On réussit à tous s’asseoir pour dîner et on regarde le spectacle de la chute qui déverse son eau sur des plantes agrippées aux roches et sur lesquelles on admire de jolies fleurs rouges. Différents papillons vont et viennent pendant notre arrêt et même le morpho se paie un lunch dans des débris d’ananas laissés sur une roche non loin de nous. Sa valse gracieuse est digne d’un film. Inutile de le prendre en photo, car son spectacle n’aura d’authenticité que dans notre mémoire.  Le bruit, la bruine, la fatigue et l’heure avancée finissent par mettre un terme à notre délectation de ce moment féérique; on a mis au moins 2 heures 30 à venir et il faudra en compter entre une et deux pour rentrer.
La première partie du retour est aussi exigeante qu’elle l’était en sens inverse. Romane est définitivement installée sur les épaules de son père et on reprend tranquillement le rythme que nous avions à l’aller. Puis, à la croisée, on prend le sentier inconnu en espérant secrètement qu’il sera moins difficile. Il s’avère tout aussi escarpé que l’autre, mais comporte moins de roches, mais plus d’escaliers entre des grandes racines d’arbres. On peut donc reprendre notre formation du départ et notre rythme. L’amollissement des troupes se reflète par le silence qui s’installe peu à peu et nous oblige à une vigilance de tous les instants devant les différents obstacles que nous rencontrons. Deux petites dégringolades, sans conséquences, nous rappellent l’importance de respecter les principes de base pour la marche en descente. Près de deux heures plus tard, on retrouve le pont suspendu. Avant de le repasser, on fait une pause collation bien méritée en profitant des rayons du soleil dans une clairière. La lumière du soleil qui descend rend l’eau encore plus verte et limpide que ce matin. Quel spectacle merveilleux pour clore une si belle randonnée!
Les fourmis travaillent fort ici !

En redescendant vers La Ceiba, on fait un saut au marché pour essayer de se trouver un poisson frais, mais comme il est 17h,  les stands de poisson sont tous fermés et on se rabat sur des côtelettes du marché intérieur. On se rend compte alors qu’avec une auto, on retrouve presque instinctivement les réflexes d’approvisionnement que nous avons à la maison, soit d’acheter frais, selon nos goûts de fin de journée.
Sur le chemin du retour, on a porté toute notre attention sur les cahots de la route pour ne pas faire une seconde crevaison en autant de jours pendant que les plus fatigués faisaient une petite sieste pour effacer la fatigue de la randonnée et pour survivre au reste de la journée. On a rincé notre moiteur dans la merveilleuse piscine chaude et avons clos la journée en félicitant nos quatre têtes blondes qui ont randonnées, pendant près de quatre heures, comme des vrais champions!

2 commentaires:

  1. Cette randonnée au Pico Bonito, c'est de l'entraînement quasi olympique pour vos petites têtes blondes?
    Après ça, le zoo de Granby ou de St-Félicien, c'est à éviter, n'est-ce-pas! Y'a vraiment rien là...
    !Salutos los blondinos!

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  2. P.S. Photos superbes, en passant! merci!

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