jeudi 9 février 2012

La Ceiba en autobus !

 Jour 17 (samedi 4 février)

Un samedi matin en vacances est plus facile à écourter que quand il constitue un des deux havres de paix matinale de la semaine… Comme, en plus, il est impossible de se faire livrer La Grosse Presse sur le pas de la porte ici et que la lire sur internet ne fait pas le même effet, on a coupé court au laisser-aller matinal pour se crémer et aller prendre l’autobus pour La Ceiba. Quelques brèves minutes d’attente et 45 lempiras (2,25$) plus tard, on était tous assis sur deux bancs d’un autobus scolaire orange décrépit et bondé. C’est culturellement fantastique de prendre l’autobus dans un autre pays.

Nous sommes partis dans de longues études sociologiques personnelles qui nous ont plongés dans un mutisme total. Tellement absorbé par la réalité des gens et le paysage qui défile qu’on a failli manquer notre arrêt!On s’est retrouvé à deux pas du centre d’achat et on donc commencé notre virée par une visite chez Claro, fournisseur internet et cellulaire. Chanceux comme des gringos, nous avons bénéficié des explications éclairantes, quoique typiquement centre-américaines, d’Eduardo qui, oh bonheur!, parlait anglais. On a donc pu mieux saisir les subtilités de l’achat des services sus mentionnés et faire les bons achats en fonction de nos besoins… C’est-tu pas beau comme système ça?

On était tellement heureux et transportés en sortant de là qu’on a, pour la première fois de notre vie, passé une grosse heure avec nos enfants dans un centre d’achat… Ça, c’est un vrai dépaysement! Quand Colin a commencé à vouloir démonter les escaliers roulants pour en comprendre le fonctionnement et que Romane était sur le point de lécher le plancher, on a quitté l’endroit pour ventiler un peu.
Une belle grande marche sous le soleil de midi nous a fait traverser une partie de la ville que nous ne connaissions pas encore. On y a croisé Susan et Shannon, les voisines de Mango Tree, mais surtout un propriétaire d’une école de langue qui, remarquant nos faces de gringos nous a offert une job dans son école. Deux heures de français par jour, de 17h à 19h, pour 120 lempiras (6$) de l’heure… On a été surpris, puis flattés, mais notre vie familiale vaut plus que 12$ par jour!

On s’est ensuite, par hasard, retrouvé sur le coin de rue du restaurant que nous avions découvert lors de notre dernière visite. Affamés, on s’y installé sous une pluie de sourires de la part de nos hôtesses qui nous ont, bien évidemment reconnus. La mère et l’aînée de 11 ans, se nomment toutes deux Daisy. Quant à la croquable Naomi, 2 ans, elle était resplendissante de candeur avec un chaton qu’elle prenait visiblement plaisir à traiter comme un animal en peluche. Le dîner fut encore une fois authentique et peu couteux mais le clou de notre visite fut sans contredit lorsque nous avons donné une bouteille de bulles à savon aux deux fillettes. Sourires et joie authentiques faisaient fi du prix du cadeau : on a retrouvé le vrai plaisir et la magie de donner.

Puis on a digéré en flânant dans le marché et on s’est retrouvé sur le bord de la mer. Même si l’endroit était calme et désert, les artefacts qui jonchaient le sol témoignaient d’une vie certaine et laissaient imaginer des soirées tonitruantes et festives. On a longé la mer en songeant à rentrer chez nous par cette voie, mais on s’est rapidement retrouvé devant un hôtel chic qui semblait tout à fait approprié pour un rafraîchissement. On s’y est installé tout près de l’aire de jeux réservée aux enfants et y avons étancher notre soif avec des produits locaux. Comme toujours, on détonnait dans l’endroit, mais cette fois seulement par nos airs de marcheurs défraîchis au milieu de l’opulence et du bon goût qu’arboreraient les autres clients de l’endroit. On ne s’est pas éternisé et on est reparti non pas par la plage, mais par les rues de la ville.

On a découvert un autre quartier, plus pauvre que les autres, mais toujours aussi calme et sécuritaire (du moins, de jour !). En retournant vers le centre-ville, on a découvert le stand de taxi collectivo. Il s’agit de taxis qui font la navette entre La Ceiba et un endroit déterminé, nommément, dans notre cas, Sambo Creek. Le collectivo de leur appellation fait référence au fait que les chauffeurs empilent le plus de gens possible à 30 lempiras (1,50$) par tête dans leur voiture. Nous connaissions ce moyen de transport mais n’avions aucune idée de l’endroit où les retrouver en ville.


On est allé faire l’épicerie quatre coins de rue plus loin. Comme pour le centre d’achat,  faire l’épicerie à 6 ne fait pas partie de nos us et coutumes familiaux au Québec! En ressortant avec toutes nos denrées, Marie-Claude est allée chercher un taxi collectivo qui nous a ramenés à la barrière de Mango Tree pour 150 lempiras (7,50$). C’est trois fois plus que notre ticket d’autobus du matin, mais quand même dérisoire pour 15 minutes de voiture pour 6 personnes, sieste incluse.



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