lundi 5 mars 2012

La muchacha a la Ceiba


Jour 39 (dimanche 26 février) 

Petite journée tranquille. Tellement tranquille que c’est le moment idéal pour se créer des besoins! La muchacha de la smala décide qu’un second hamac est nécessaire à l’harmonie  de la famille de même que trois bouées gonflables pour la piscine parce qu’elle en a ras le ponpon d’entendre les enfants se chicaner l’unique «life saver» géants avec des imprimés de dalmatiens. On a aussi  besoin de crème solaire et ça, on ne badine pas avec ça, surtout par un dimanche après-midi pluvieux… Ça y est, tout à coup, ça vaut le déplacement à La Ceiba même s’il est 14h! Cependant, puisque les enfants n’ont pas fait la sieste depuis des lunes et que leur humeur s’apparente à celle d’une bande de terroristes assoiffés, la commissionnaire en manque de réalisation décide de faire une aventurière d’elle-même et d’affronter la grande ville… seule. 
Dilemme : encaisser les klaxons, les sifflements, les vendeurs insistants et les demandes d’émigration ou se calfeutrer dans ses écouteurs avec un iPhone qui fait état de richesse et qui invite au vol? À Rome on fait comme les Romains, alors à La Ceiba on affronte les machos! La reine du magasinage esseulé quitte donc la maison toujours indécise quant à son moyen de transport : taxi ou bus local? Le premier qui pointera le bout de son moteur sera son carrosse!
L’escapade s’annonce bien puisque l’autobus arrive à Sambo Creek en même temps que la muchacha. Le trajet est exempt de toute tentative d’intrusion à la vie privée; faut dire que lire du Tremblay à côté d’une mère qui allaite, ça dissuade pas mal le harcèlement. Arrivée à La Ceiba, MC commence par le grand centre d’achat question de s’acclimater et se garde le dédale du marché public pour la fin. Les rues sont désertes, les machos se font attendre et les vendeurs doivent être à l’église. Il n’y a que les taxis, qui, fidèles à leur habitude, klaxonnent sans arrêt pour offrir leur service. Alors faut pas devenir parano : dans la vie comme au football, quand les gars sont en caucus, ils ne parlent pas nécessairement de vous…

Belle découverte après 30 minutes de marche pour aller quérir un hamac dans le labyrinthe du marché : le dimanche tout est fermé… sauf le centre d’achat! Retour donc au point de départ alors que le soleil amorce sa descente. Après 50 minutes à attendre l’autobus, dont les 15 dernières sous la pluie, la muchacha se dit qu’elle vaut bien les 200 lempiras (10$) d’un taxi. Quel bonheur alors de voir un vieux pet lui offrir ses services. Sambo Creek semblait à l’autre bout du monde pour lui et son expression laissait clairement voir sa déception de s’être annoncé.  En route, il maugrée contre la pluie et la pénombre qui l’empêche de voir les trous. La déconfiture atteint son apogée quand il roule dans un cratère.  Le vieux pet sort de son char (un bien grand mot) et rembarque en pestant tellement que la muchacha comprend que ça va prendre une bonne demi-heure de plus, le temps qu’il répare sa crevaison. Ben non, vieux pet poursuit sa route, aussi déglonflé que son pneu et en se plaignant autant que la jante sur la route. Au final, les courses infructueuses ont quand même réjoui les 4 tout-nus blonds qui étaient fous de joie devant leurs nouvelles bouées cheap achetées au centre d’achat… Pour le 2e hamac cependant, il faudra attendre.

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