vendredi 2 mars 2012

Réserve Sylvestre de Cuero y Salado


Jour 38 (samedi 25 février)

On a réussi à se lever à une heure respectable pour des gens qui veulent accomplir de grandes choses et, après une routine matinale écourtée, on s’est empilé dans notre minivoiture pour gagner la Réserve Sylvestre de Cuero y Salado. Il nous faut tout d’abord nous rendre dans les environs du petit village d’El Pino que nous avons découvert la semaine dernière et, selon la carte que les gens de la FUCSA nous ont remise, tourner à droite entre deux champs d’ananas. Comme cette région n’est qu’un vaste champ d’ananas et que chaque route qui les traverse a l’air aussi poussiéreuse qu’inempruntée, on passe tout droit et on fini par devoir retourner sur non pas par une route secondaire de gravier et poussière. Celle-ci nous mène au cœur du bled de La Union dans lequel il nous est assez facile de trouver le point de départ (l’utilisation du terme gare serait exagérée!) d’un ancien chemin de fer.
 Il s’agit en fait d’une voie ferrée jadis utilisée par la compagnie Dole, toujours bien présente dans les environs (les ananas!). Le train de deux wagons sert maintenant de seul moyen de transport pour atteindre la petite communauté résidant au confluent de la mer et des rivières Cuero et Salado. Le passage familial nous coûte quand même 500 lempiras (25$) et le cliquetis des rails nous mène, en 45 minutes, à travers champs, maisons et marécages à notre destination. 
On croise même un troupeau de vaches qui ne se formalise aucunement de la présence de notre petit train dans leurs vacations. Les enfants sont fascinés pas la traverse à ras le coup du troupeau pendant que notre wagon emprunte,lui, un petit pont.

En débarquant, on se rapporte à l’accueil de la Réserve et on rencontre une Hondurienne de Tegucigalpa qui a étudié à Marseille et qui est bien heureuse de pratiquer son français, sans accent svp! 

Une fois les droits d’accès au site payés et les services d’un guide et d’un pilote pour le bateau retenus (1200 lempiras, 60$), on écoule la demi-heure de battement avant le début de notre visite par un petit arrêt sur la plage. L’endroit est désert, propre et le vent chaud vient s’ajouter au soleil de plomb pour nous plonger dans un état de lenteur et de contemplation tout à fait délicieux. Comme tout bon moment est éphémère, on retourne vers le quai de la rivière et on prend place dans un petit bateau d’aluminium avec son pilote et notre guide. 
Le bateau se déplace lentement sur les canaux en longeant les arbres, d’impressionnantes mangles rouges dont les racines, aériennes en grande partie, plongent dans l’eau depuis les branches. Nos guides scrutent la forest et l’eau pour y repérer une faune qui, même sous le soleil de midi, se laisse voir. Nous avons arpenté les mangroves pendant deux heures et y avons vu des iguanes, plusieurs types d’oiseaux pêcheurs dont un a attrapé un poisson devant nous, des crocodiles, une tortue qui se chauffait sur une grosse roche, plusieurs morphos bleus, deux toucans ainsi que des singes hurleurs et capucins. 

Les explications du guide étaient utiles sans être soûlantes et les attractions se succédaient à un rythme propre à garder les enfants attentifs. Même Marie-Claude a été un peu rassasiée de morpho, de toucans et de singes. En descendant du bateau, on a repris le train, bondé cette fois, pour regagner notre auto.
Dans le stationnement, on a découvert que le conducteur de train était aussi un « pusher » de pipa, et on s’est fait un devoir de s’abreuver d’un délicieux fruit vert et orange avant de se lancer sur une nouvelle route de poussière. On a finalement trouvé le chemin recherché plus tôt entre deux champs d’ananas et en arrivant sur la grande route, on s’est une fois de plus trompé de côté en cherchant un restaurant que nous avions repéré ce matin… 

Décidément, cette route n’a aucun sens pour nous!
Le restaurant en question était un genre de petit complexe avec piscine, bar, salle à manger, terrains de soccer et de volleyball, hamac, balançoires et tables sous des toits de chaume. Les parents se sont donc attablés sous une « champa » et les enfants sont disparus pour profiter de tant d’offres de jeux. On s’est littéralement régalé de poisson frit, entier et en filet, et de crevettes frites et à l’ail. Ce fut un repas tout en tranquillité qui cadrait à merveille avec le côté contemplatif de la visite que nous venions de compléter.
On est rentré à La Ceiba dans un embouteillage monstre et on a tout juste eu le temps d’aller chez Claro faire configurer notre deuxième ordinateur pour notre « nouvelle » connexion internet et de s’approvisionner en bière au dépôt à glissoire rigolote. En rentrant chez nous, on a trouvé le moteur de la piscine qui ne marchait plus et, devant le spectre du retour de la piscine verte, Charles est allé demander à Doug, le voisin canadien, de venir tenter une manœuvre de réanimation sur la pompe. En une heure, éclairés à la lampe de poche, la pompe fut démontée, le problème identifié et une solution temporaire mise en place : maintenant, il faut faire un court-circuit sur la pompe avec un tournevis pour la mettre en marche! Notre désoeuvré voisin en a profité pour coller sur le bord de la piscine pendant les trois heures qui ont suivies, mais sa conversation pragmato-philosophique de Canadien exilé a quand même été rafraîchissante. On n’a quand même pas pleuré son départ, mais on lui est reconnaissant d’avoir pris le temps de préserver le bleu de notre piscine, surtout que ce n’est pas Tony qui se serait donné ce mal!

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