Jour 45 (samedi le 3 mars)
Aujourd’hui,
nous partons à l’assaut du Cacao Lagoon. Cet écosystème composé de mangroves
est situé de l’autre côté d’une petite communauté nommée El Cacao qui survit
grâce à la culture du fruit du même nom. Les guides touristiques que nous avons
ne parlent pas de cette destination, mais les locaux sont unanimes pour en
faire une étape régionale à ne pas manquer.
À peu près
huit kilomètres à l’est de chez nous, on a aucun problème (remarquez notre
acclimatation aux routes et directions!) à trouver l’embranchement qui nous
amène, en 2 kilomètres, au centre de presque rien qui est, à coup sûr, le
centre-ville de Cacao. Un peu perdus et hésitants devant un embranchement, un
groupe nous pointe sans retenue une direction que nous empruntons sans nous
questionner sur les intentions dudit groupe. Une petite minute plus tard, on s’aperçoit
qu’un homme nous suit en vélo. Comme le chemin est dans un état hondurien
classique, c'est-à-dire cabossé, il n’a aucune peine à suivre le rythme de
notre voiture.
La route
aboutit à un quai qui surplombe une sorte de marécage et nous sommes forcés
d’arrêter. C’est alors que notre poursuivant vient s’identifier et nous
proposer un tour de bateau sur la rivière. Rafael nous demande trente dollars
US par personne (180$) pour trois heures de bateau et comme nous nous étouffons
devant le prix, il revise le tout pour finir par accepter 75 dollars. On le
suit sur le quai et on découvre que notre excursion se fera dans un genre de
bateau tout droit sorti d’un album de Tintin.
Pendant que
Rafael se met les pieds dans l’eau vaseuse pour approcher le bateau du quai, un
autre dude arrive avec deux avirons et de l’eau. On rencontre Delmer qui
s’avérera être davantage notre guide alors que Rafael sera apprécié surtout
pour sa force d’aviron. Une fois installé dans la barque, on emprunte le canal
aux bateaux pour aboutir dans le lagon. De petite dimension, et bordé de
mangles rouges aux longues racines qui pendent on a l’impression d’arriver sur
un petit lac qui donne sur la mer. Comme à Cuero y Salado, on longe la forêt en
cherchant de la vie. Delmer nous explique toute l’importance du lagon dans la
vie de la communauté et pour la vie piscicole et aviaire de ce joli écosystème.
Nous
pénétrons ensuite dans des canaux qui sont, pour nous, invisibles parce que
dissimulés derrières des touffes de mangles mais que nos guides connaissent
parfaitement. La promenade silencieuse dans ces bras de marécage a un côté
magique et l’atmosphère qui règne est propre à un grand moment de découverte.
On y a passé un peu moins de deux heures et même si on y a pas vu une grande
quantité d’animaux, le sentiment de glisser sur l’eau silencieusement au milieu
de la jungle était vraiment particulier. Les singes endormis avec les pattes
pendantes de chaque côté des branches qui leur tiennent lieu de lit, valaient
aussi le détour.
Notre
visite s’est terminée au confluent du lagon et de la mer que les habitants
appellent « la porte ». En fonction du niveau d’eau du lagon et des
canaux pendant la saison des pluies, les deux éléments s’unissent et la mer
pénètre dans le lagon en faisant ainsi un lieu de nidification rêvé pour
plusieurs espèce de poissons. On a flâné sur la plage de « la porte »
en regardant Cayos Cochinos, environ 15 kilomètres au large, puis on est rentré
au quai.
On a fait
un arrêt tardif dans un restaurant de bord de route entre chez nous et La Ceiba
qui offrait des tables à l’ombre de « champas ». On y a trouvé de
tout pour tous : nourriture, hamacs, télévision avec match de foot et
bières particulièrement fraîches. Une fois restaurés, on a ramené notre voiture
de schtroumpf et on a profité d’un lift de retour dans un Pick up climatisé de
l’entreprise de location. Même s’il faisait chaud et qu’on avait passé une
partie de la journée à cuire sur l’eau, on a de nouveau pu constater que le
climatisation n’est pas pour nous, mais qu’ici, en faire démonstration est un
signe de richesse; qu’est-ce que tu veux? Quand t’es né au pour un petit pain…
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