C’est à 3h30 AM, de l’autre côté d’une trop brève nuit (7, 3 ou 2 heures, c’est selon…), que nous nous sommes tous réveillés, fébriles et heureux d’être enfin arrivés au moment tant attendu : le départ. Les enfants ont brièvement déjeuné pendant que les parents courraient pour terminer les derniers préparatifs, lavage, pliage, rangement, sacs pour l’avion, etc. Notre taxi est arrivé à 4 h 15, nous avons barré la maison à 4 h 30 pile, comme prévu, puis nous sommes partis, grelotant dans nos légers chandails, par moins 13 degrés. Les photos d’usage à l’aéroport n’ont été que formalité et la félicité des vacances et l’appel du Honduras nous envahissaient tranquillement. C’est une charmante dame au large sourire et aux manières un peu brusques qui nous a accueillis au comptoir WestJet avec une belle attention pour les enfants qui prenaient conscience de la réalité de leur rêve. Après avoir examiné le deuxième passeport, la charmante dame a laissé tomber un « This won’t work! » dont l’honnêteté ne pouvait entamer notre bonheur naissant. Mais après avoir constaté, nous-mêmes, de visu, que les passeports de Romane et Colin étaient échus, comme dans les films, le disque s’est mis à gricher, mal-sal! Amis, le gouvernement du Canada émet des passeports pour 5 ans SAUF pour les enfants âgés de trois ans ou moins… Eh oui!, dans la hâte, nous avions passé outre ce menu détail, ah qu’il est bon d’être imparfaits…
Après quelques supplications, la dame nous a expliqué que nous devions refaire les passeports échus… Mais à 5 h 15 du matin, elle est où la machine distributrice de passeport? Puis nos deux correspondances (nous devions voler de Montréal à Orlando puis de là à Miami pour finalement aboutir à San Pedro Sula) étaient-elles toujours d’actualité? La dame nous accompagne donc au comptoir d’American Airlines (le transporteur pour les deux autres vols) afin de voir ce qui peut être fait. Les deux sont catégoriques : il est plus que probable que nous puissions prendre un avion vers 12 h pour Toronto (avec WestJet pour ensuite aller à Miami où nous aurons 45 minutes pour attraper notre dernier vol) ou Miami (avec AA) et réussir la suite de notre itinéraire. Longue pause de 1 h 30 sur un banc d’aéroport avec les mines longues et déconfites. Pas de sourires, plus de bonheur, adieux veaux, vaches, cochons… Même les pharmacies ouvertes 24 h ne font pas de photo de passeport la nuit. Grrrr…
À 7 h on laisse nos cinq valises à la consigne de l’aéroport, à 7 h 15 on se présente au stand de taxi. Nous y sommes reçus par gérant des taxis qui nous explique que nous devons prendre deux voitures puisque nous sommes six. Non, mais… nous venons de laisser nos Samsonite à la consigne : cessez de nous remplir! trop, c’est trop! Quelques longues minutes s’écoulent en tentant de trouver une minivan propre à nous transbahuter adéquatement.
Au comptoir de West Jet, un plantureux sud-américain est venu à nos devants pour nous demander si nous étions la famille aux passeports expirés (…) et nous a référé, au pas de cavalerie, au comptoir American Airlines, parce qu’ILS allaient s’occuper de nous. En arrivant là, on retrouve la même dame que 4 heures plus tôt qui nous annonce fièrement qu’elle a tout arrangé et même réservé nos places (les 6 en lignes SVP!) pour les deux vols. Oui, oui, tout ce brasse-camarade nous aura sauvé une escale!
Quand on s’est assis pour dîner vers 11 h 15, on était convaincu qu’il était 15 h… Vannés, déconfits, peu d’adjectifs pourraient décrie notre état. On s’est donc fait une bouffe improvisée (avec des sandwichs à 9$... ben oui! Tsé! un aéroport…) et ensuite on a fait une grande séance d’espionnage de Marc Trestman avant d’embarquer à bord de notre avion avec un personnage qui ressemblait à Don Cherry en plus mince et en beaucoup plus gai suivi de près par Éric Lapointe qui même à jeun à l’air d’un lendemain de veille!!!
La suite du voyage est sans histoire comparé à ce que nous venions de vivre et quand Charles s’est fait arnaqué 30 lempiras (1,50$) par un frotteux-porteur-de-valise à San Pedro Sula seul un rire et beaucoup de reconnaissance ont suffi pour aboutir dans le taxi qui nous a conduit à l’hôtel Los Jicaros.
Là, nous avons rencontré le proprio (qui a étudié à Lennoxville!!!) et qui nous a reçu comme nous le méritions depuis le matin. Le temps de déposer nos valises dans la chambre, d’enfiler shorts et gougounes (yesssssss!) et on était attablés à la terrasse sur le toit à décider quelle sorte de bière on allait prendre pour décompresser, finalement! Port Royal et Barena ont retenu notre attention comme coupe-soif et on a commandé quatre assiettes de différentes choses pour essayer d’asseoir tout ça. Avec la première gorgée de bière est arrivé le sentiment incroyable d’avoir réussi ce que nous avions eu, le matin, si peur de manquer : le dépaysement du voyage. C’est à ce moment précis que nos enfants qui, depuis le matin, s’étaient comportés comme les meilleurs voyageurs que la terre ait portés ( pas entendu le moindre chialage de la journée) se sont transformés en animaux bi-neurones survoltés. La bière aidant et le temps d’attente de notre repas s’allongeant indument, ils se sont savamment relayés pour exulter leurs stress, angoisses, fatigue et autres sentiments que cette inoubliable journée avait suscités en eux. Nous avons dû mettre moins de 7 minutes pour tout avaler la nourriture qui nous fut présentée en immédiatement une fois la dernière fourchette déposée, mais vraiment immédiatement, nous sommes tous passé en mode de zombie. Levés à 3h30 et couchés à 12 h 30, même adulte, ça s’appelle une journée bien remplie, imaginez à 3, 5, 7 ou 9 ans…
Le sommeil nous a fauchés sans crier garde et nous ne demandions pas mieux, parce qu’on était rendu et que de telles épreuves annoncent généralement, en comparaison, des lendemains légers et faciles.
Quel récit extraordinaire! Merci Marie-Claude et charles-O de nous faire partager si joliment les péripéties de votre départ! Ce fut réellement mouvementé, cette fois! Mais tant mieux, tout s'est bien terminé! J'étais certaine que MCL avait dû faire appel à une de ses connaissances «bien placées» à Ottawa pour obtenir de nouveaux passeports en si peu de temps! Mon amie Daniella (Porras Coderre) a été retardée de 24 heures à Boston, fin décembre, pcq le sien, son passeport, arrivait à échéance dans moins de 6 mois et que le Costa Rica exige 6 mois! IMAGINEZ votre exploit!!!
RépondreSupprimerSommes très heureuses de vous savoir rendus et installés dans votre résidence d'hiver! Attendons la suite des aventures en savourant, tout comme vous, le temps doux d'un hiver au chaud!
bisous doux à toute la smala et merci encore pour le récit ET les superbes photos! xoxoxoxo