samedi 28 janvier 2012

Les premiers toucans !

Jour 4 (dimanche 22 janvier)

Deuxième réveil dans notre maison, toujours aussi ensoleillée. Les enfants commencent à prendre leurs habitudes matinales. On les entend se réveiller et s’activer sommairement dans leurs chambres avant de descendre en groupe pour aller s’occuper au rez-de-chaussée. Ça donne l’occasion aux parents de se retourner et de vérifier si l’autre côté de l’oreiller est aussi confortable que celui qu’ils viennent d’abandonner… Au réveil officiel, la meute est affamée et les bols de céréales valsent avec les rôties dans un ballet effréné et sans retenu; nous craignons déjà l’adolescence!

Comme c’est dimanche et que demain on devra bien commencer à jouer à l’école (!!!) on décide de se la couler douce sur le bord de la piscine au grand bonheur des quatre marsouins. On réalise qu’on a eu une grande chance hier de visiter et de rencontrer tout le monde avec Tony. On se sent tranquillement prendre notre place dans la vie de Mango Tree.
Entre deux sessions de piscine et deux gorgées de café, on finit de déballer nos affaires et d’organiser la maison à notre goût. Comme le contenu de nos cinq valises n’est rien en comparé de tout l’espace disponible dans la maison, tout est complété avant le diner; que d’efficacité! On a même le temps d’aller ramasser des pamplemousses et des mandarines sur le terrain autour de la maison et d’essayer de faire de la limonade avec. Après avoir restauré les chacals blonds, on décide de tester nos explorations d’hier et on part en virée à Sambo Creek.


La marche sur le bord de la grande route est toute une aventure! Pour rester poli, disons que le style de conduite centre-américain est plutôt échevelé. Les voitures vont vites, double n’importe quand et les chauffeurs ne semblent pas se formaliser d’utiliser l’accotement en cas de besoin ou simplement par plaisir… C’est sans compter les klaxons et autres cris lancés à qui mieux mieux dont nous ne parvenons pas encore à déchiffrer le sens. Le petit mètre de large que nous utilisons en file indienne est parfois assez étroit et, avec la circulation et le manque d’habitude, nos esprits de parents s’embrouillent d’éventualités néfastes. Après un peu plus de cinq minutes, on tourne à droite sur la route de Sambo Creek et le stress de la route nous quitte pour réaliser que c’est dimanche et qu’il y a du monde et de l’activité en ville.


On décide de commencer par dévaler la route jusqu’à une espèce de place centrale où convergent un grand abri, une église et un magasin général (grosse puleria) dans lequel on peut entrer pour voir la marchandise. En ce point, il est différent des autres parce que les pulperias ici sont grillagées et on doit passer la tête dans un trou pour tenter de voir les produits en vente et les commander. Comme notre espagnol est limité, quand on ne connait pas le nom du produit qu’on veut, c’est toujours plus facile d’entrer et de choisir nous-mêmes ce dont on a besoin. On entre donc en groupe dans le magasin général et on y est accueilli par des adultes et des enfants fascinés par la blondeur et la blancheur de nos enfants. Romane attire toujours l’attention avec ses grands yeux bleus et ses joues roses bien rondes ! «Que linda !» En un rien de temps, elle trouve l’étalage de vernis à ongles et commence une grande entreprise de séduction auprès de sa mère et de la dame derrière le comptoir dans le but très évident de repartir avec une bouteille de vernis, rose, bien sûr! Belle prestation, mais ce sera pour la prochaine fois !

On en profite pour regarder ce qu’il y a à vendre et se procurer un ou deux articles. Les enfants sont fascinés par un perroquet dans une cage dans un coin du magasin, mais on réussit à les faire sortir et à extirper Romane du rayon cosmétique et on entreprend la remontée vers la route principale. Comme les gens nous ont vus passer en descendant, l’atmosphère est plus décontractée et on se sent proche de la de pura vida que nous avons tant apprécié au Costa Rica et dans laquelle il fait toujours bon flâner sous le soleil de plomb. Les gens sont souriants, avenants, curieux. Ils nous saluent, parlent aux enfants et on sent que d’ici quelques semaines, nous ferons partie du décor. Sambo Creek est drôlement plus agréable à marcher qu’à découvrir en voiture.

On est arrêté dans un stand de plastique, genre de Dollorama local, mais ouvert aux quatre vents, pour acheter des bacs dont nous aurons besoin pour finaliser notre installation dans notre nouveau chez-nous. On a été très heureux de constater qu’on a payé le même prix que celui qui était sur les étiquettes des bacs qu’on a achetés, comme quoi, en terres garifunas, les gringos trop blancs ne sont pas nécessairement synonyme de gros sous… On a acheté des légumes à prix dérisoire au stand permanent, mais seulement après avoir encouragé, à très fort prix, un vendeur itinérant de patates, choux et pommes.  Un heureux hasard nous a amené devant la pulperia en face du stand de légumes et mis en ligne derrière un jeune homme qui achetait de la coriandre (culantro). Ici, on retrouve la variété connue chez nous de cette herbe seulement en épicerie. Dans les villages, on croise plutôt une autre espèce qui ressemble à des feuilles de laurier. La fraîcheur du culantro dans la chaleur étouffante et le soleil qui tape est toujours un baume rafraîchissant. On a donc acheté une botte et l’avons humé sans cesse dans le soleil chaud de l’après-midi. Que de bonheur pour deux lempiras (10 ₵)!!!

En revenant chez-nous, on a investi le balcon de la chambre qui surplombe la verdure en pente de Mango Tree et c’est alors que Marie-Claude a reçu le cadeau qu’elle avait attendu pendant quatre longs mois au Costa Rica, la visite de non pas un, mais deux beaux toucans bien jaunes. L’émoi et l’émotion suscités par cette rencontre ont confiné le reste de la soirée dans une relative platitude que le manque de gaz dans la bombonne du BBQ n’a qu’accentué.
On s’est quand même couché en réalisant une fois de plus combien nous étions privilégiés d’avoir trouvé cette maison. On jaugera bien demain matin si on se trouve aussi chanceux de faire l’école à nos trois marlots d’âge scolaire…

2 commentaires:

  1. Fascinant!
    On voudrait y être et gouter avec vous tous ces petits plaisirs quotidiens de la vida pura centraméricaine!
    On sent que votre espagnol progresse !muy bien!(je ne trouve pas le point d'exclamation à l'envers sur mon clavier...
    bon dimanche!

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  2. Oh my god!!! Mon chum et moi venons de lire vos premiers récits dont votre aventure à l'aéroport!!! Vous avez été sommes toute chanceux dans votre malchance... j'ai souvenir de quelques commis de comptoir à l'air moins sympathique!!! Wow!!! Nous pouvons tellement se mettre à votre place... que nous ne pouvons qu'être en admiration devant la façon dont vous avez relevé le défi!!!

    Nous sommes déjà accrocs à votre blog! Nous sommes impatients de découvrir le Honduras via vos aventures!

    Hasta luego! Eric, Julie et les Bizoulis xxxxxx

    * Chanceux pour les Toucans... nous les attendons toujours ... :)

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